Nouvelles Gratuites
L'Horrible Halloween de Chocolate
Une nouvelle de la saga Transylvania...
Chocolate pleurait à chaudes larmes, à la fenêtre. Elle n’avait aucune envie de fêter Halloween, après la catastrophe nucléaire qui venait de se produire dans sa vie !
Malgré tout, vers dix-neuf heures, elle sécha ses larmes d’un coup de main et se déguisa en vieille sorcière.
Ravie de sa transformation machiavélique, elle descendit au salon. Sa famille avait prévu de faire la fête à la maison, comme ils venaient d’arriver en Roumanie, il y a quelques jours seulement.
Une fois au salon, elle trouva sa jumelle, Vanille, au lieu de ses parents.
Déguisée en enchanteresse, cette dernière marchait en rond comme un poisson rouge dans un bocal, l’air angoissé. Elle tapait ses deux index, l’un contre l’autre, en cadence. Chocolate comprit donc que ses parents n’étaient pas à la maison. Elle questionna sa sœur :
— Qu’est-ce qu’il se passe Vanille ? Où sont papa et maman ?
Vanille, mal à l’aise, s’arrêta net et courut vers sa sœur.
— Chocolate, il s’est passé quelque chose d’horrible ! J’ai peur…
Chocolate, qui connaissait bien sa sœur, déduisit que quelque chose de vraiment affreux était arrivé. Vanille n’est en effet pas une fille qu’on effraie facilement. Elle attrapa vivement Chocolate par le col de sa veste et lui murmura :
— Deux hommes cagoulés sont entrés dans la maison, ils ont kidnappé nos parents ! Heureusement, j’ai eu le temps de me cacher sous un lit, en les entendant crier. Mais… je crois que… qu’ils sont encore là ! Dans la cuisine…
Chocolate eut les jambes qui commencèrent à trembler et ses yeux s’écarquillèrent.
— Sérieux ?! chuchota-t-elle la voix chevrotante.
— Oui…
D’un courage extrême, elle prit la batte de base-ball, posée juste à côté du canapé. Elle s’arrêta net, lorsque Vanille lui cria :
— Ils sont derrière toi !
Chocolate se retourna brusquement, elles hurlèrent toutes deux et partirent en courant, main dans la main, vers la forêt.
Après une course effrénée, elles s’arrêtèrent, pensant les avoir semés.
— Tu crois qu’ils sont où ? souffla Vanille.
— Je ne sais pas… répondit Chocolate, en regardant une sorcière voler sur un balai au-dessus de sa tête.
Soudain, alors que Vanille allait lui répondre, cette dernière cria en voyant les kidnappeurs. Ils l’attrapèrent. Ne pouvant rien faire, Vanille, prise au piège, fût traînée sur le sol et disparut dans la sombre forêt.
Chocolate, sous les cris suraigus de sa sœur, hurla de toutes ses forces et se mit à courir version Speed, avec Sandra Bullock. Sur son chemin, elle croisa un groupe de sorcières qui rigolaient, un zombie qui cherchait son œil, une famille de citrouilles qui rentrait chez elle… Puis finit par arriver aux Caves de l’Ancienne Forêt. Là, elle se sentit en sécurité mais, lorsqu’elle se colla au mur, une main vînt se poser sur sa bouche et un des deux individus l’assomma avec une poêle.
*
Lorsqu’elle se réveilla, elle se trouvait dans un coffre de voiture, les mains et pieds liés, un bandeau sur la bouche et les yeux. Dans un bruit sourd, le coffre s’ouvrit. Un des deux individus la saisit, l’emmena avec lui et l’enferma dans une salle sombre, après lui avoir retiré le bandeau. Seule, elle comprit vite qu’elle se trouvait dans le Château de Bran.
Après avoir jeté un rapide coup d’œil autour d’elle, elle réussit à déchirer ses liens avec une force digne d’une Louve-Garoute ou encore d’une Vampiresse. Elle retira le bandeau de sa bouche et se dirigea à petits pas vers la porte, en avançant délicatement sur le sol grinçant. Elle l'ouvrit doucement, apeurée par ce qu’elle pourrait trouver et c’est là qu’elle fût étonnée. Non pas par le squelette qui lui souriait, mais plutôt à la vision de ses parents (Joseph et Amber), sa sœur jumelle, Danny, Damon et Vladimir, ainsi que quelques élèves de son lycée.
— JOYEUX HALLOWEEN ! crièrent-ils tous en chœur.
Vanille se rapprocha de Chocolate et lui dit, souriante :
— Alors, elle était pas cool mon idée ? Belle blague, hein ?
Énervée, Chocolate voulut taper sa sœur mais, plus rapide que la lumière, Vanille, comme dans les dessins-animés, l’arrêta d’une main. Chocolate battait alors des bras dans le vide, tandis que Vanille se regardait les ongles.
Danny se rapprocha à cet instant de Vanille, sur une chanson rythmée, et lui demanda :
— Toi vouloir danser ?
Cette dernière acquiesça et lâcha Chocolate qui tomba comme une crêpe sur le sol. Elle finit par se relever, tel une véritable araignée et hurla en découvrant une véritable chauve-souris dans ses cheveux.
*
— Alors, elle était bien mon histoire Vanille ?
— Ça s’est pas passé comme ça !
— Bah, c’est ce que Choco m’a raconté.
— N’importe quoi Vincent ! On était que quatre pour commencer, y a jamais eu de famille de citrouilles ou je ne sais quoi et Vlad et les autres étaient sûrement au Château mais, sans nous !
— Très bien, alors, vas-y. Raconte-moi ta version. Si tu es si sûre de toi…
— Je suis très sûre de moi ! Bon, c’est parti…
FIN
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Pêche à la Colombe
Une nouvelle d'Athéna Callea
Son souffle rauque juste derrière elle ! (puait de la gueule en plus !) Panique !
Gertrude sentit son petit cœur s'emballer au même rythme que son corps qui tentait de maintenir la distance entre elle et le fantôme ! Vite, tourner au premier angle croisé puis rues, rues, ne plus savoir où être. Tomber. Dégringoler. Se relever en de petits cris stop. Elle était arrivée à destination. D'vant la baraque des sorcières ! Mais lui ?...
L'était p'us là ! P'us là ses yeux glauques de mort. P’us là ses mains étirées et avides de Maudit errant, griffues ! Battements de neuneuils, tournés de tête. P'us là sa tronche de vautour pervers ! Rien que la ruelle vide sous la nuitée.
Fiente ! Où qu'il était passé ! Fallait surtout pas qu'elle le perde ! Allez, discrétos retourner vers l'angle de la maison, pis pencher doucement sa petite gueule.
Ouf sauvée !
Fausse alerte Jack Face de rapace-bras en lampadaire était encore là. À la ramasse, comme toutes les âmes perdues. Mais l'allait arriver.
Ils avaient toujours faim quand ils étaient aussi anciens... Et vu la blessure qu'elle portait à la papatte, i' risquait pas de perdre sa trace ! Et pis l'avait une loupiote, lui, pour se diriger dans le noir !
Dans un bombement de plumes, Gert' s'étira. Pouvait faire une pause en attendant que ce patafiolé lui rentre à nouveau dans la cuisse de poulet. Et réfléchir avec son petit crâne de piaf, comme lui disait si bien sa mère : - T'es pas une bécasse, ma fille ! À chaque problème sa solution alors ciboulotte !
C'était ce qu'elle essayait de faire.
Mais l'était née colombe et pas aigle donc dur, doutes... Jusqu'ici toutes ses tentatives avaient échouées ! L'espérait avoir trouvé la bonne âme cette fois. Celle qui lui apporterait la Victoire !
À chaque Halloween, c'était le même rituel. Ses maîtresses-sorcières la tiraient de sa cage, elle et trois autres zozios. Pis en chantonnant au milieu des bougies et des herbes maléfiques... :
C'est Halloween, réjouissez-vous !
Plus de frontière entre les morts et nous !
Ramenez-nous en de biens anciens !
De beaux esprits noirs et très lointains !
… elles les blessaient à coups de dague à la guibolle (les empiaffées !) afin de les lier par un Sort d'appât.
Un truc odieux qui te fait devenir de la viande tartare pour les décédés, lui avait expliqué dès le nid ThadéusLePaon, Et pas n’importe lesquels ! L'horrible sort attire toujours la même mangeaille ! Des âmes noires, damnées et surtout très anciennes !
(Brrrr… Heureusement que ça courrait pas tous les coins de rues !)
Rrrrou, pas si terrible que ça ! avait coupé Andrew-Tétras-Borgne-né en balançant du cou, C'est juste le principe même de la pêche ! Elles te lient par le sort, tu sors, t'attires le ou les défunts (si t'as du bec !) et t'as juste à revenir à la casa illico sinon dans leurs gueules tu finis !
Gertrude avait vite appris par la suite que ce n'était pas aussi simple hélas ! Il fallait absolument revenir avant le chant du coq noir ! Car même si t’étais pas béqueté avant ce moment-là, d'oiseau-encore-pour-pêcher tu te retrouvais oiseau-macchabée !
Le pire, c'était que les sorcières leur faisaient même pas taquiner la proie parce qu'elles avaient faim, nan, ces mal fichues de gonzesses étaient juste obsédées par leur physique ! Leurs rides surtout (dégueuuu) ! Le problème, c'était que les effets duraient qu'un an et qu'à chaque fête biim c'tait reparti !
Gertrude avait bien gambergé en quatre années de pêche. Testé (des tas d'esprits à problèmes !) enquêté... auprès de tous les êtres-à-plumes des cages, des toits et des arbres.
C'était comme ça qu'au dernier Halloween, une nouvelle solution lui était venue par la gueule d'une sorcière-pigeonne.
J't'assure y a que ce moyen, lui avait-elle déclaré donnant l'impression de taquiner son sujet, Et par chance, y a justement un esprit de cette espèce dans le coin... Mais pour que tu l'attrapes, va te falloir de la patience et... que je modifie le sort d'appât qui se trouve à ta serre !
En rajoutant de la bave de choucas peut-être ? Ça devrait le faire... J't'en donnerai une fiole pour tes pêches, ça te coûtera toutes les rectrices1 de ta queue ! Par contre, tu le choperas pas en volant, i' te faudra marcher !
Marcher ! Gert' avait roucoulé d'horreur. L'était peut-être finalement greluche c't' oiselle !
Tiit twiit m'insulte pas, j'lis dans les crânes de piaf figure-toi ! Et chuis bien tenté maintenant de te laisser dans ta fiente !
Pardon mais z'êtes sûre qu'i' a pas une aut' façon ?
C'est bien ça le blème. Ce genre est si rare qu'on ne le trouve que dans le voile de brumes ! Et on y accède qu'à patte…
Ouch!
Gert' esquiva de justesse la main de Jacky-le mort qui venait d'essayer de la choper ! L'était enfin arrivé jusqu'à elle, pas trop tôt ! Volte-face, éviter encore ! Allez, c'était p'us le moment de gamberger, c'était celui de savoir si ce fantôme arraché au voile de brumes serait enfin le bon !
Allez viens mon coco, et croisons les serres ! pépia-t'elle en volant au-dessus des marches.
Zip zap traverser la porte (seul avantage du Sort d'appât) et débouler à tire d'ailes au milieu d'un salon à bougies !
Aaah tu nous a gâtées cette fois Gertruuude ! niflèrent aussitôt ses maîtresses-sorcières ; leur nez de rapace en avant... ravies.
(vautourdes ! Placées autour de leur foutu cercle noir !)
Iiiih, stopper brutalement afin que le décédé seul soit pris dans leur piège !
Oooh il est si fin.. si... maudit... s'extasièrent-elles encore d'une seule voix en tournant aussitôt autour, Tu nous as rapporté une belle âme ! Cela va être exquis !
Évitant d'les r'garder, Gert' alla vite poser son derche sur le meuble le plus proche... puis rentra son cou, repentante. Fiente non ! Les sorcières commençaient à fondre sur lui dans des cris de rapaces ! Le mort gémissait de peur, se débattait maintenant ! Remord… Se faisait aspirer goulûment !
La pigeonne m'avait promis que ça lui ferait rien pourtant !
Fermer les neuneuils. Pour pas en voir plus !
Mais, mais, hoqueta brusquement l'une d'elles, de sa voix glauque.
Ah ?
Par Satan non !... cria carrément l’autre en lâchant le Jacky.
Molly, Patty… péta la dernière, incapable de réagir, Faites-le sortir !
Caca d'oie, leurs nez se tordaient !
Leurs corps s'enflaient maintenant, rougissaient de sueur ! Ah ah leurs yeux ! Leurs cris ! Elles s'effondraient !
Nan, c'était pas leurs souffles qui se faisaient rauques, si ?
Bien fait ! roucoula Gert en allongeant son p'tit goitre, épatée.
Combien de drôles d'oiseaux comme elle, elle avait vu disparaître ou claquer à cause de ces nuits de pêches aux macchabées ? Une bonne vingtaine ? Trentaine ? Tous de la famille, des proches en tous cas...
Noon, se mit tout à coup à hurler la plus âgée de ses maîtresses en rampant loin du cercle, terrifiée, Ce n’est pas n’importe quelle âme ! C’est c’est… Jack-O'-Lantern !
Ah, ces grues y venaient enfin !
On peut pas les tuer, lui avait réexpliqué pour la cinquantième fois Sorcière-LaPigeonne, Elles sont trop fortes pour nous autres. Mais si ce que tu me racontes est vrai, un défunt damné au cœur pur leur enlèvera ce qu'elles ont de plus cher ! C'est la seule vengeance que je puisse t'offrir... et que tu pourras trouver. J't'assure y a que ce moyen...
Gert tordit son œil vers la plus proche de ses maîtresses-sorcières afin de l'admirer. En sueur, celle-ci touchait son visage, son corps, regardait ses mains, estomaquée... se tordit à la vue de ses sœurs qui se redressaient, remplumées... et roses et lisses... Comme elle !
Noon ! Nooon ! Mais quelle horreur ! protesta-t'elle comprenant soudain, terrifiée.
Malédiction... enchaîna la deuxième pétrifiée.
Nous sommes devenues... hurla la dernière désespérée, Belles !
Hé ouais, adieu jolies rides, bedaines, peaux flasques et nez tordus ! gazouilla Gertrude en pavanant sur son perchoir.
Ahahah, leurs hurlements ! À péter les ouïes !
FIN
1 Plumes de la queue des oiseaux portées par le croupion et jouant le rôle de gouvernail et de plan de soutien dans le vol.
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